Esturgeon européen
Acipenser sturioTaille | 1.5 m à 5 m |
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Poids | 20 kg à plus de 300 kg |
Période de remontée | mars à juin |
Période de dévalaison | automne |
Etat des populations | Mauvais |
Tendance | Stable |
Biologie de l’espèce
L’esturgeon européen est un poisson migrateur amphihalin anadrome à reproduction tardive, c’est-à-dire qu’il vit la majorité de son existence en eaux salées (saumâtres puis marines) mais se reproduit sur les parties basses des fleuves en eau douce.
Les adultes acquièrent leur maturité sexuelle tard, à partir de l’âge de 8 à 10 ans pour les mâles et 12 à 16 ans pour les femelles (le mâle pouvant se reproduire tous les ans et la femelle tous les 3 ou 4 ans). La migration de montaison vers les zones de reproduction se déroule au printemps et la reproduction intervient aux mois de mai et juin.
Les œufs fécondés se fixent au substrat et se développent en une dizaine de jours. Les larves évoluent en juvéniles et restent en rivière, proches des zones de reproduction pendant l’été suivant leur naissance. A l’automne, les jeunes esturgeons dévalent vers l’estuaire et restent dans la zone soumise à marée durant le premier hiver. Entre l’âge de 2 à 5 ans, les juvéniles effectuent des allers-retours entre l’estuaire en été et la zone maritime côtière en hiver, s’adaptant aux disponibilités en aliment. A partir de 5 ans environ, ils quittent l’estuaire et se répartissent sur le plateau continental marin, dans des zones n’excédant pas 40 m de profondeur sur toute la façade atlantique et allant jusqu’à la Mer du Nord.
La longévité de l’esturgeon peut aller jusqu’à 100 ans. Les adultes repartent vivre en mer juste après la reproduction.
Situation Actuelle
L’espèce est en danger critique d’extinction en France tout comme au niveau mondial. L’espèce n’est plus présente dans le monde que dans le bassin Gironde-Garonne-Dordogne.
La pêche est interdite sur le bassin depuis 1982 et l’espèce fait l’objet d’un Plan National d’Actions pour la sauvegarde de l’Esturgeon européen.
Historique
L’esturgeon était autrefois abondant le long des côtes maritimes et dans la majorité des grands fleuves européens, l’espèce colonisant plus de 30 bassins versants européens. Son déclin s’est amorcé dès la fin du 19ème et au début du 20ème siècle.
A l’heure actuelle, le bassin de la Gironde serait le dernier à accueillir une « population » faible mais existante. La dernière reproduction naturelle observée a eu lieu en 1994.
L’aire de répartition maritime, limitée aux eaux côtières et aux fonds de faible profondeur, s’étendrait désormais depuis le sud du Golfe de Gascogne jusqu’en Scandinavie ainsi qu’autour des îles britanniques.
Dans le cadre du Plan National d’Actions, les principales mesures développées visent à protéger le stock in-situ (lutte contre les captures accidentelles, contrôle d’introduction d’espèces allochtones et suivi de la population dans le milieu), protéger les habitats fluviaux et estuariens, conserver un stock ex-situ et réaliser des lâchers en milieu naturel à partir de reproductions artificielles.
Une coopération internationale est également développée afin de gérer l’espèce sur toute son aire historique de répartition.