Camon-Pointis

Dévalaison et piégeage;

L’ouvrage

 

Les aménagements de Camon-Pointis sont situés à près de 90 km de la source de la Garonne pour un bassin versant voisin de 2 100 km2. Le module de la Garonne est à ce niveau de 62 m3/s. Une partie de ce débit est prélevée en amont pour les besoins de l’agriculture par l’intermédiaire du canal de la Neste.

L’aménagement de Pointis comprend un barrage mobile – le barrage d’Ausson – constitué par trois vannes de type «Stoney » de 20 m de largeur et d’une hauteur de 5,50 m. La longueur totale en crête est de 66 m pour une hauteur de 6 m. Ce barrage permet d’alimenter, par un canal de 700 m de long, la centrale hydroélectrique de Pointis sur la commune de Pointis-de-Rivière. La Garonne est court-circuitée sur près de 2.7 km. Le débit réservé correspond au 1/10ème du module, soit 6 m3/s.

L’aménagement de Camon comprend un barrage mobile – le barrage de Rodère – constitué par trois vannes wagons de 20 m de largeur et d’une hauteur de 4,15 m. La longueur totale en crête est de 66 m pour une hauteur de 6 m. Ce barrage permet d’alimenter, par un canal de 3,4 Km de longueur, la centrale hydroélectrique de Camon sur la commune de Labarthe-de-Rivière. La Garonne est court-circuitée sur près de 7 km. Une seconde usine (Valentine) est située sur la même dérivation à environ 3 km en aval de l’usine de Camon. Le débit réservé correspond au 1/10ème du module, soit 6,1 m3/s.

 

 

Les systèmes de franchissement

Ils sont composés d’exutoires de dévalaison permettant le piégeage et la biométrie des poissons. Les principales espèces migratrices contrôlées sont les smolts de saumon et de truite. Les stations sont ouvertes de mars à mai, pendant la période de dévalaison des salmonidés.

 

 

Une station de transfert à Camon-Pointis

Elle permet la libre circulation des poissons migrateurs. Le saumon atlantique se reproduit dans les rivières, il dépose ses oeufs dans les frayères des cours d’eau moyens et supérieurs. Les jeunes saumons s’y développent pendant un à deux ans. Quand arrive le printemps, ils deviennent smolts et entament leur migration de dévalaison vers l’océan Atlantique.  En cours de route vers l’océan, ils croisent des centrales hydroélectriques et doivent éviter les turbines. Des dispositifs de contournement (exutoires de dévalaison) leur permettent de poursuivre leur migration sans dommage. Après avoir passé de 1 à 3 ans en mer près du Groenland, devenus adultes, ils remontent les rivières (montaison) de leur bassin d’origine pour venir s’y reproduire. On appelle cela le phénomène de “homing”.

Sur la Garonne qui compte de nombreux aménagements hydroélectriques, EDF, MIGADO et les pouvoirs publics ont rendu possible la libre circulation des poissons avec la mise en place de stations de transfert pour aider les smolts à gagner l’océan.

 

 

Le piégeage-transfert  à la dévalaison : de mars à mai

Aquabus

Smolts de saumon Atlantique

Les smolts sont capturés en amont à Camon et Pointis, puis relâchés en aval des barrages. Cette stratégie permet d’assurer la continuité du cycle biologique et de réaliser un suivi du programme de restauration. Chaque jour, un échantillon de plusieurs dizaines d’individus est prélevé, mesuré et marqué. Les transports en « Aquabus » sont effectués lorsque le nombre de poissons dépasse 500 individus.

 

 

 

 

Le suivi des migrations

Une surveillance vidéo du passage des poissons dans les pièges est assurée sur les deux sites en continu grâce aux caméras placées au-dessus de chaque goulotte de récupération des poissons. Le passage des poissons piégés est enregistré sur des fichiers vidéos par un logiciel d’analyse d’images. Ce logiciel numérise les silhouettes et stocke les images sur support informatique. Après dépouillement manuel des fichiers à l’aide d’un logiciel spécifique, on peut connaître le nombre de poissons filmés par jour, et pour chaque individu filmé : sa date et son heure de passage. Cependant, ce système ne permet pas de différencier les espèces ni à Camon ni à Pointis-de-Rivière.